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raconter des séries d’événements que les historiens résumaient en quelques mots, mais qui offrent un intérêt national et humain ; camper quelques personnages qui, bien que peu connus, ont joué dans ce domaine un rôle de premier plan ; rassembler les textes les plus significatifs qui ont été écrits sur ce sujet ; rapporter des incidents par-dessus lesquels on a passé, que l’on a négligés ; présenter enfin certaines conclusions, qui diffèrent sensiblement de celles qu’exposent les manuels, ou des conclusions plus nuancées, voilà des objectifs qui paraissaient dignes d’efforts. En lisant tout ce détail, peut-être se dira-t-on que les guerres franco-iroquoises sont si peu connues quelles ont tout l’intérêt de l’inédit.

L’auteur ne s’illusionne pas sur la valeur de son œuvre. Il s’est fait à lui-même plusieurs des reproches qu’on lui adressera ; il connaît certaines lacunes qui lui sont un remords. C’est que, de tous les genres littéraires, l’histoire est celui qui exige le plus de temps. Et du temps, qui en donnera jamais à celui qui n’en a que peu ? Toutefois, il y avait une voie à frayer en cette matière ; quand un canevas est largement déployé, les autres peuvent plus facilement pousser l’enquête, corriger ou modifier. Le sujet était très vaste, aussi. Peut-être le pardon sera-t-il accordé pour la droiture de l’intention et la sincérité de l’effort.

Léo-Paul Desrosiers.