des guerres entre les Indiens et ceux qui les déplaçaient. Champlain établit dès le premier jour son œuvre sur une base plus satisfaisante ; et ses successeurs suivront cette même conduite.
Enfin, Champlain veut disposer les Algonquins et les Huions à embrasser le christianisme. Leur tenir parole, être loyal à leur égard, les aider dans leurs guerres sont de nature, croit-il, à ouvrir leurs âmes à la foi.
Cette décision, de même que celles des années précédentes, sont conformes à la politique française exprimée à Tadoussac en 1603 et qui plonge ses racines dans la préhistoire. Après l’avoir adoptée, Champlain et Pont-Gravé rassemblent les Indiens. Ils la leur communiquent. Algonquins et Hurons promettent de former un parti de deux mille cinq cents guerriers et ils demandent à Champlain d’amener un gros contingent de soldats français.
Champlain doit revenir à Québec pour mettre ordre à des affaires urgentes. Il ne veut y séjourner que quatre ou cinq jours ; mais il y passe dix jours complets. Les Indiens croient à Montréal que les Iroquois l’ont capturé ou bien que la mort l’a surpris. Dépités, ils quittent l’île ; une douzaine de Français parmi lesquels se trouve le père Joseph Le Caron, se joignent tout de même à eux pour contrecarrer ces sentiments et pour les assister dans la guerre.
Champlain apprend ces événements. Il aurait voulu partir à loisir. Il avait l’intention de choisir des Français habitués au maniement des armes. Enfin, il se précipite sur les pas de ses alliés avec un serviteur, un interprète et dix sauvages.
Il connaît bien le trajet jusqu’à l’île des Allumettes. Au delà, il entre dans l’inconnu. Il écoute ses compagnons, il observe. Il atteint le lac Nipissing. Il lie connaissance avec la tribu qui y vit. Elle compte sept à huit cents âmes, fait un peu de culture, chasse, pêche et conduit de grandes relations commerciales. Il dresse une description délicieuse du lac. Puis, par la rivière des Français, il débouché dans la baie Géorgienne et découvre le lac Huron. C’est à ce