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IROQUOISIE

Iroquois seraient dans les alentours pour tailler les Hurons en pièces au bon moment. Aussi, ils s’éloignent vite de l’île.

Champlain a profité de toutes les occasions pour demander des renseignements sur le pays. Déjà, il possède des connaissances rudimentaires sur la région de l’Outaouais et celle des Grands Lacs. Il a entendu des descriptions de la Huronie. Il a appris, par exemple l’existence des Andastes. Ces amis des Hurons, d’origine iroquoise eux aussi, vivent au sud, par-delà l’Iroquoisie. Ils leur ont envoyé des ambassadeurs l’hiver passé. Ce peuple communique avec l’Atlantique ; il fabrique les grains de nacre qu’ils vendent aux tribus, qui leur servent de monnaie, d’instruments diplomatiques. Champlain désire visiter un jour la Huronie : les indigènes l’approuvent ; ils voudraient que les Français fondent un établissement chez eux ; ils dressent le plan d’une grande expédition contre les Iroquois.

Cette traite ne se termine pas sans quelques actes de guerre. Car le combat de 1610 n’a pas mis fin au vieux conflit. Une tribu nouvelle s’est fondue récemment dans la nation huronne, mais on ne sait ni d’où elle vient, ni de quelle nationalité elle est. Et maintenant dix Hurons décident de pousser une pointe du côté de l’Iroquoisie, pour se livrer à la petite guerre, c’est-à-dire capturer quelques hommes, quelques femmes, en dehors des palissades ou les massacrer sur place. Leur chef s’est déjà vu par trois fois prisonnier de l’ennemi. Il a les doigts coupés ; des brûlures et des blessures le balafrent partout. L’idée de la vengeance le tient bien.

Les Algonquins se présentent après le départ des Hurons. Anadabijou, leur grand chef, est mort. Plusieurs d’entre eux sont partis pour la petite guerre. D’autres partiront après la traite. En un mot, des partis vont et viennent dans l’Ontario et le Québec, bien que les Iroquois aient abandonné le Saint-Laurent. Mais personne ne connaîtra jamais leurs aventures.