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CHAPITRE IV


(1611)

La traite de 1611, contribue à former les idées de Champlain. La liberté du commerce règne dans toute son ampleur. Les traiteurs présents sont très nombreux. Quelques-uns forcent les indigènes à pratiquer le troc avec eux plutôt qu’avec leurs voisins ; ils en viennent jusqu’à la batterie, mécontentant ces nations frères. Ochateguin, Yroquet, Tregouarato sont venus. Ils notent tout de suite que leurs compatriotes échangent leurs pelleteries avec tous les marchands présents ; mais que tous aussi, sauf Champlain, refuseront de prendre part à la guerre. Pour eux, la traite est une faveur faite aux Français et qui doit se payer par l’assistance militaire. C’est à ce moment un sentiment de même qu’une volonté.

Fragmenté de cette façon, le commerce des fourrures ne donne plus de profits. Tous enregistreront des pertes cette année. Aucun n’apportera sa contribution à la fondation d’une colonie.

Pendant les loisirs et les longues attentes de cette foire, les Indiens parlent vaguement d’une nouvelle expédition. Ils iront à la guerre si Champlain se joint à eux ; sinon, ils retourneront en leur pays. Les Hurons en particulier, ne sont pas rassurés. Les tactiques des négociants les surprennent ; les armes à feu de ces étrangers, leurs puissantes barques leur inspirent de l’inquiétude. Un prisonnier iroquois remis à Champlain en 1610, s’est évadé peu de temps après ; ce fait a donné naissance à une rumeur à l’effet qu’un guet-apens était organisé à Montréal, et que six cents