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IROQUOISIE

Maurice, et ils le ramèneront par le Saguenay. Les Montagnais ne veulent s’engager que pour l’année suivante. Champlain rappelle qu’il a promis aussi une assistance militaire aux Hurons, et aux Algonquins mais à la charge pour ceux-ci, dit-il, « de me faire voir leur pays, et le grand lac (Huron) et quelques mines de cuivre et autres choses qu’ils m’avaient donné à entendre »[1].

À Québec, Champlain trouve Batiscan, capitaine algonquin et ses guerriers. Son arrivée est le signal de chants, de danses, de festins. À cette troupe s’ajoutent tout de suite soixante Montagnais. Ils importunent Champlain, ils ne veulent pas partir sans lui. « Je les assurai, et promis derechef, leur demandant s’ils m’avaient trouvé menteur par le passé ». Alors, ils tournent en dérision tous les autres traitants qui ne pensent qu’à leurs fourrures.

Le 14 juin, Champlain part pour le Richelieu où il a donné rendez-vous aux Hurons, Algonquins et Montagnais. À quelques lieues de Québec, il apprend que deux cents guerriers alliés seront au poste dans deux jours et que Yroquet en amènera deux cents autres. Il hâte sa marche. Le 19 juin, il aborde dans une île en face de l’embouchure du Richelieu. Les Montagnais nettoient une place pour danser et se ranger en bel ordre de bataille quand se présenteront les canots amis.

Voici venir un canot algonquin à toute force de rames : Les Iroquois sont sur le fleuve. Ils se sont construit de puissants retranchements. Les Algonquins les ont rencontrés et ils attendent les Montagnais et les Français pour donner l’assaut.

Subitement l’excitation la plus folle règne dans le camp. Tout n’est que confusion. Chacun saute en son canot avec ses armes. Mais parmi les Français, seul Champlain s’embarque pour la bataille avec quelques compagnons sauvages. Les autres demeurent sur le rivage parmi les clameurs de dérision des Indiens.

Le canot de Champlain vole sur le fleuve ; il atterrit au-dessus de l’embouchure du Richelieu.

  1. Œuvres de Champlain, v. 2, p. 119.