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IROQUOISIE

ambassadeurs iroquois. Ils ont charge de confirmer encore la paix en Iroquoisie et d’exprimer la satisfaction des Français.


(1645)

Les Hurons profitent assez peu de l’accalmie. Si les Agniers ont abandonné la lutte, les autres tribus iroquoises continuent à les harceler. Dès le printemps 1645, par exemple, un parti iroquois s’approche inaperçu de la Huronie. Aucun espion, aucun éclaireur n’en a décelé l’avance. Sous le couvert d’une nuit obscure et de la forêt, il s’approche d’une bourgade sise près de la frontière. Il se met à l’affût. L’aube vient. Des huronnes sortent de l’enceinte de palis, se répandent dans les champs, se mettent au travail. Soudain, les Iroquois sortent de leur abri, s’abattent sur les victimes, les enlèvent avec une telle rapidité que la population n’a pas le temps d’esquisser un geste pour les protéger. Deux cents guerriers se rassemblent vite, ils poursuivent ces maraudeurs. Mais ils ne peuvent suivre les pistes et ils reviennent bredouilles.

Vers la fin de la même année, un parti huron se rend en Iroquoisie pour la petite guerre. Il rencontre une bande iroquoise qui s’en venait en Huronie. Les Hurons attaquent avec détermination l’ennemi qui s’est retranché dans un fortin où il a passé la nuit. La victoire est à demi gagnée quand les Iroquois demandent à parlementer. Ceux-ci affirment, malgré toutes les apparences, qu’ils n’ont d’autre désir que celui de conclure la paix. Et pour preuve de la sincérité de leurs intentions, ils déposent leurs arquebuses, et ils les lient en faisceaux. Ils exhibent des bandes de grains de nacre qui symbolisent leur désir d’entrer dans des négociations. Ils offrent généreusement des orignaux, des ours, des chevreuils entiers qu’ils ont tués à la chasse. Ils invitent les notables hurons à un conseil. Ils distribuent enfin du pétun avec des phrases mielleuses.