Page:Desrosiers - Iroquoisie, tome 1 (1534-1646), 1947.djvu/331

Cette page a été validée par deux contributeurs.
333
IROQUOISIE

Les visiteurs se rendent aux Trois-Rivières. Deux messagers partent immédiatement de ce poste pour avertir le Gouverneur-général ; ils y arrivent le dix mars avec la nouvelle que les étrangers apportent de nouveaux présents pour confirmer la paix et qu’ils désapprouvent les meurtres commis à Sillery par leurs alliés, les Sokokis. Comme il faut du temps pour assembler les conseils, les ambassadeurs iroquois partent pour la chasse avec diverses bandes algonquines. Des semaines s’écoulent. Couture se rend à Québec le 24 avril. Il rapporte qu’au cours d’un grand festin, les Agniers lui ont donné le nom d’Achirra, que portait Nicolet. Il rend compte de sa mission et des dispositions des Agniers. Deux jours plus tard, le vingt-six avril, les Jésuites tiennent une consulte. Le père Jérôme Lalemant, supérieur, les pères Barthélémy Vimont, De Quen. Dandemare, Pijart, y sont présents. Ils discutent la question d’envoyer le père Isaac Jogues en Iroquoisie. Tous approuvent le plan.

Le trente avril, un brigantin et deux chaloupes quittent Québec pour les Trois-Rivières. Le Gouverneur et les missionnaires se rendent aux conseils. Ils arrivent à destination le cinq mai et le sept, les pourparlers commencent.

Les Iroquois parlent les premiers. Ils évoquent le souvenir des meurtres commis à Sillery. Ils ont bien pensé que les soupçons se porteraient tout de suite sur eux. Ils remercient Onontio d’avoir arrêté le bras des Algonquins. Et ils offrent un présent aux parents des victimes, ajoutant « que tous les capitaines du pays avaient condamné cet attentat »[1]. En second lieu, ils offrent leurs sympathies et un présent pour la mort du père Anne de Noue qui vient d’attrister la Nouvelle-France. Puis ils énumèrent les colliers de grains de nacre offerts à l’arrivée de Couture en Iroquoisie, et qui, d’après l’expression de Marie de l’incarnation, se terminaient tous à la « confirmation de la paix ». D’après la Relation de 1646, « ils firent quelques autres présents aux Hurons, pour leur tonner avis de se tenir sur leurs gardes, dans les

  1. RDJ, 1646-6