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IROQUOISIE

Hurons actuellement prisonniers en Iroquoisie, sont maintenant libres en fait et pourront revenir bientôt en leur pays. Le second a trait à la petite Thérèse de Marie de l’Incarnation : elle « était toute prête d’être délivrée, et que si les Hurons entraient dans la paix, qu’elle s’en retournerait avec eux si elle voulait, sinon qu’ils la retiendraient comme une enfant nourrie de la main des Français, pour préparer leur manger quand ils (les Français) iraient en leur pays »[1]. Enfin l’orateur annonce « que tous les présents que Monsieur le Gouverneur avait faits aux premiers ambassadeurs avaient été portés selon son ordre à toutes les nations qui leur sont alliées. Il les nomma toutes ». Montmagny a donc tenté une seconde fois de nouer des négociations de paix avec toutes les tribus iroquoises ; mais il est établi que les seuls Agniers ont répondu à son appel ; les Onneyouts ont même trouvé que le présent qui leur a été adressé n’avait pas assez d’importance pour ouvrir une négociation de ce genre. Enfin un Iroquois, un Français, un Huron, un Algonquin se lient ensemble, en symbole de paix, ils dansent et ils chantent.

Non moins de sept présents sur ce total, ont trait aux futures négociations qui doivent avoir lieu entre les Agniers, et Algonquins et Hurons. Les ambassadeurs y tiennent singulièrement. La libération de la petite Thérèse, du petit français, et même, des prisonniers algonquins et hurons est subordonnée à ces pourparlers futurs ; enfin la paix entre les deux grandes tribus canadiennes et les Agniers en dépend. L’invitation se fait insistante, tenace. Pourquoi ? Les Agniers veulent-ils discuter loin des Français avec les Algonquins et les Hurons des questions afférentes aux pelleteries ? Mystère.

Un Huron célèbre prononce ensuite une harangue, mais sans dire de phrases bien significatives : « … Nous sommes frères, s’écrie-t-il, la conclusion est prise, nous voilà tous parents, Iroquois, Hurons, Algonquins et Français, nous ne sommes plus qu’une même chose ». Un Iroquois invite tous les Indiens à la chasse : « Tout le pays qui nous sépare est rempli

  1. Idem, 1645-32.