Page:Desrosiers - Iroquoisie, tome 1 (1534-1646), 1947.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.
265
IROQUOISIE


(1643)

Les Iroquois appliquent à fond en 1643 leur nouvelle tactique qui consiste à émietter en petits groupes leurs forces militaires : « … Ce ne sont que petites troupes bien armées, qui partent sans cesse les unes après les autres du pays des Iroquois pour occuper toute la Grande Rivière et y dresser partout des embûches, dont ils sortent à l’imprévu et se jettent indifféremment sur les Montagnais, Algonquins, Hurons et Français »[1]. Ils « se sont divisés en petites troupes de vingt, trente, cinquante et de cent au plus, par tous les passages et endroits de la Rivière, et quand une bande s’en va, l’autre lui succède »[2]. En un mot, de petits partis se postent partout sur la route des fourrures et ils la tiennent sous observation pendant tout l’été. Les Relations attribuent l’ampleur de ces attaques aux Hollandais : « On nous a écrit de France que le dessein des Hollandais est de faire tellement harceler les Français par les Iroquois, qu’ils les contraignent de quitter et abandonner tout et même la conversion des Sauvages »[3]. Les Iroquois y trouvent leur profit, car ils emportent les pelleteries des Indiens du Canada et ils les vendent pour obtenir des arquebuses. On compte qu’ils en ont maintenant trois cents alors qu’en 1641, ils n’en avaient que trente-neuf.

Les Français de la colonie constatent nettement maintenant que la Coalition laurentienne est détruite et ne peut plus offrir aucune résistance sérieuse à l’ennemi. Les Relations le disent en toutes lettres « … Diverses maladies contagieuses, ayant consommé la plus grande partie des Montagnais et Algonquins… ils (les Iroquois) n’ont rien à craindre de ce côté-là »[4]. Les Hurons présentent un groupe ethnique plus compact ; mais ceux « qui descendent, venant en traite, et non en guerre, et n’ayant aucune arquebuse, s’ils sont rencontrés, comme il arrive d’ordinaire, ils n’ont autre défense que la fuite, et s’ils sont pris, ils se laissent lier et massacrer comme des moutons »[5]. Les Relations ajoutent encore

  1. Idem, 1643-62
  2. Idem, 1643-62
  3. Idem, 1643-62
  4. Idem, 1643-62
  5. Idem, 1643-62