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IROQUOISIE

et se dispersent ; « et là se terminèrent les desseins de leur guerre »[1].

Tout le long de l’été, des partis iroquois infestent la Huronie. Des massacres ont lieu ici et là, jusqu’au centre du pays. Les Hurons ne peuvent capturer que deux guerriers qui s’étant trop approchés d’une bourgade, sont découverts en leur embuscade, saisis et brûlés après avoir été convertis.

Puis, les missionnaires apprennent la capture du père Jogues, d’Ahasistari, de leurs meilleurs chrétiens. La mort héroïque de ces martyrs français et iroquois leur sera racontée en détail par des témoins oculaires ; et comment les captifs rencontrent en route les trois cents guerriers qui assiégeront plus tard le fort Richelieu en construction, et leur infligent en passant des supplices très durs ; et l’arrivée dans les bourgades des Agniers ; et les quelques jours de tortures atroces qui suivent.


(1642)

En 1642, Agniers et Tsonnontouans, auxquels se joignent peut-être d’autres tribus iroquoises, ouvrent donc une vaste offensive qui s’étend de la Nouvelle-France à la Huronie. De nombreux partis se lancent partout à l’attaque. Ils parcourent le Canada en tout sens et ils y séjournent.

Pour cette guerre, les Iroquois adoptent une tactique nouvelle. Dans le passé, un détachement compact de trois cents, quatre cents guerriers, venait s’établir sur le Saint-Laurent, soit aux îles de Sorel, soit au lac Saint-Pierre ; les Français le repéraient vite, une flottille montait de Québec et le délogeait, la guerre était finie pour toute l’année. Mais en 1642, les Iroquois fragmentent leur armée en une série de petits partis qui s’éparpillent dans diverses directions et qui agissent à des époques différentes. Chacun est rapide, léger, chacun a son indépendance d’action et agit dans un secteur déterminé, soit le fleuve, soit l’Outaouais, soit la Huronie.

  1. Idem, 1644-70