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CHAPITRE VIII


(1634)

Quelques documents hollandais fournissent des renseignements sur le conflit qui s’amorce. Le principal est peut-être le mémoire de Kiliaen van Renselaer au Conseil des dix-neuf de la Dutch West India Company.

Les Hollandais veulent s’établir solidement dans leur colonie américaine. Le meilleur moyen à cet effet est l’agriculture et le défrichement. Ils élaborent en 1628, une espèce de régime seigneurial. Les « patroons » obtiennent de nombreux privilèges, mais pas tout d’abord celui de faire la traite des fourrures. Ils le gagneront l’an suivant, en 1629, prêtant ainsi le flanc à la critique ; on affirmera qu’ils sont plus intéressés dans ce commerce que dans l’agriculture, qu’ils veulent même l’enlever à la Compagnie. Rensselaer discute ce point. La Compagnie, dit-il, doit l’abandonner aux seigneurs ; mais elle peut imposer en même temps un droit sur les pelleteries qui sortiront du pays. Elle réalisera ainsi de beaux profits sans dépenses et sans peines. Les seigneurs, de leur côté, conduiront la traite et y prendront leur profit ; ils pourront exploiter, développer leurs domaines ; ils pourront amener des colons et les établir. De cette façon, ils augmenteront la force de la Nouvelle-Hollande. Et quand celle-ci sera puissante, la traite des fourrures prendra plus d’ampleur. Et Rensselaer prouve ce dernier point de la façon suivante ; en 1633, les Agniers sont plus puissants que les Hollandais ; ils refusent à des tribus situées au loin, et particu-