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l’adoration perpétuelle

ont reconstruit, de leurs deniers, presque uniquement, leur édifice incendié. Leur règle leur commande bien des devoirs religieux. Comment y ajouter sans les surcharger ? Jeanne Le Ber pèse ces difficultés. Des négociations ont lieu. Le tout se règle par un acte notarié en 1696, un an après son entrée à la Congrégation.

Alors comparaissent devant le notaire Adhémar « sœur Jeanne Le Ber » et son père « marchand Bourgeois », Marie Barbier, supérieure, Catherine Charly, son assistante, Marguerite Le Moyne, la propre cousine de Jeanne, maîtresse des novices, et sœur Louise de Saint-Bernard, dépositaire. M. Dollier de Casson est là pour représenter les autorités ecclésiastiques. Pour sa communauté, Marie Barbier « a promis, promet Et soblige, pour elle et ses successeurs à lavenir, qu’une des sœurs de la dite Congrégation qui sera relevée de temps à autre, de demeurer à perpétuite dans La ditte Église de La ditte Congrégation, depuis les prières du matin jusqau prières du soir devant le très St Sacrement pour y estre adoré pendant le dit temps, et commencer ce Jourdhuy », 10 octobre.

Le contrat mentionne les exceptions : l’Octave du Saint-Sacrement ; les Quarante Heures dans l’église paroissiale et celles qui sont ordonnées « pour les nécessités du pays » ; les trois jours qui précèdent le Mercredi des Cendres, car les Filles de Marguerite Bourgeoys se mêlent intimement à la vie paroissiale avec leurs élèves. Une lampe de sanctuaire se consumera sans fin devant l’autel. Si une épidémie survient dans la communauté, l’obligation cessera mais pour reprendre aussitôt après sans que personne puisse inquiéter les religieuses. Le sieur Le Ber