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sous l’aile de la congrégation

Cette fois, Jacques Le Ber assistait ; il peut deviner la présence de sa fille derrière les murs.

Puis, le jour d’après, exposition du Saint-Sacrement suivie des Quarante Heures. Par son « hagioscope », Jeanne peut maintenant assister aux nombreux offices.

C’est dans un livre comme La vie solitaire de Thomas Merton que l’on peut constater la ressemblance étrange entre la réclusion des Camaldules, par exemple, telle qu’elle existe toujours, et celle de Jeanne Le Ber. Pour eux tous, « la vie solitaire est l’essence même de (la) vocation » ; et encore : « … Le fond même de leur vocation, qui est avant tout solitude et contemplation », les tient profondément. Même surveillance d’un directeur averti, mêmes occupations dans la cellule ; prières, méditation, lecture, récitation des psaumes, même travail manuel sous des formes différentes. Pour elle comme pour eux, « la meilleure manière d’établir un vrai silence intérieur, est de garder un complet silence extérieur, et que, pour avoir la solitude intérieure, il ne faut pas être seul au milieu de la foule, mais seul purement et simplement, loin de la vue et du bruit des hommes ». Il serait possible d’accumuler les citations et même d’en trouver d’autres en quantité dans un autre livre d’aujourd’hui : La vie érémitique, pour lequel le même Thomas Merton a voulu écrire une préface. Nous trouverions dans ces livres les riches assises de cette vocation. Ils projetteraient un faisceau de lumière sur la recluse du Canada. Contentons-nous de la phrase suivante : « La tradition chrétienne a toujours affirmé que la parfaite vie de contemplation, dans sa forme la plus haute, demande à être vécue dans une cellule d’ermite ».