contemplatives, sauront les comprendre à fond, estimer celles qui se consacrent à la vie solitaire. Et c’est bien pourquoi nous les voyons se prêter aux desseins de Jeanne Le Ber.
Il faut retourner un peu en arrière. Au mois de février 1695, les Hospitalières, déjà durement éprouvées par une pauvreté tenace, avaient subi une épreuve terrible : l’Hôtel-Dieu, tel que reconstruit en 1654, avait brûlé en quelques heures. De sa fenêtre, Jeanne Le Ber avait assisté à l’incendie. Peut-être lui fallut-il même se préparer à quitter les lieux : la maison de son père était rapprochée de l’hôpital. Les religieuses durent se réfugier à la Congrégation. Tout de suite, on entreprit la reconstruction d’un édifice aussi indispensable. On dressa une liste de souscriptions. Jacques Le Ber s’inscrivit l’un des premiers avec 4.000 livres, somme qui dépassa de beaucoup tous les autres dons. Il s’occupa activement de l’abattage et du transport des pièces de charpente. Cet ouvrage prendrait plusieurs mois, et, en attendant, les Hospitalières habitaient à la Congrégation. On hâtait le parachèvement de la chapelle dans le même temps.
C’est dans ces conditions que Jeanne Le Ber abandonna son premier reclusoir pour le second qui remplissait mieux les conditions requises. Un événement pareil s’accompagnait d’une cérémonie. Là, les Sulpiciens durent adapter, arranger. Tout d’abord, Jeanne avait déjà prêté des vœux. Il ne fut pas question, semble-t-il, de les modifier ou de les prononcer de nouveau. C’était une première simplification. Puis, aucune prise d’habit.
M. Dollier de Casson fixa la date de l’événement au 5 août, un vendredi, fête bien appropriée de Notre-Dame des Neiges. Il convoqua le peuple. Après les Vêpres, croix en tête, le clergé se présenta à la maison de Jacques Le Ber. La recluse apparut,