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sous l’aile de la congrégation

tensité de la foi. Le silence, la solitude, la paix régneraient autour d’elle.

Avec le temps, l’exécution commence et s’achève. Fait à noter : les Sulpiciens se conduisent comme si Jeanne Le Ber entrait maintenant dans une réclusion régulière ; comme s’ils considéraient la précédente, pourtant sévère, comme une claustration mitigée. En sa qualité de représentant de l’Évêque, M. Dollier de Casson la soumet à un nouvel examen. Comme le dit M. Faillon, il s’agissait probablement d’une formalité. Il élabore une cérémonie, publique celle-là, à laquelle la paroisse assistera. Car les ermites, soit du milieu de la nature, soit des reclusoirs, forment un ordre malgré la variété et la diversité des circonstances qui les entourent.

Puis, comme ces gens sont d’origine normande, que Jacques Le Ber est un homme d’affaires, il faut se présenter devant les notaires du roi et exprimer correctement toutes les stipulations. Nous sommes au 4 août 1695. Sont présents M. François Dollier de Casson agissant pour les autorités ecclésiastiques, Marie Barbier, supérieure de la Congrégation, Catherine Charly, son assistante, l’une des sœurs de Marie Charly et la dépositaire, Marguerite Gariépy ; enfin Jeanne Le Ber elle-même et les notaires Mague et Basset dressent ainsi le document :

« Demoiselle Jeanne Le Ber, fille usante et jouissante de ses droits, demeurant audit Ville-Marie, laquelle désirant vivre en retraite tant qu’il plaira à Dieu lui en donner la persévérance », s’est adressée « aux filles séculières de la Congrégation de Notre-Dame » qui ont agréé son projet. Elle a fourni la somme de quatre mille livres « pour la plus grande partye » de la construction