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Sous l’aile de la congrégation

La réclusion, telle qu’elle exista au Moyen-Âge, est parfois d’une sévérité intraitable. Jeanne n’en remplit pas toutes les exigences. Son reclusoir n’est pas dans l’isolement. C’est l’avis des Sulpiciens. Un peu auparavant, le bienheureux Paul Giustianini en avait fixé les conditions : « Une seule chose est dure : dompter l’esprit, le contraindre à abandonner le monde, si l’on peut dire, effectivement ou affectivement ; ne se soucier plus de voir ni parents, ni amis, n’entendre aucune nouvelle du monde : être séparé réellement du monde comme un nouveau Melchisédech, sans père, sans mère, sans frères, sans amis, sans patrie, sans attache à aucune chose du monde ; quitter le monde et vivre pour le Créateur, pour Lui tout seul ». En même temps, il dépouillait la vie érémétique de bien des coutumes anciennes et lui donnait un aspect moderne.

Par les livres ou par M. Séguenot, Jeanne paraît renseignée sur ces points. Elle aspire à un réclusage plus parfait. C’est elle qui prendra l’initiative d’un changement. Marguerite Bourgeoys lui en fournit l’occasion. Le couvent qu’elle a édifié brûle en 1683. Avec son dévouement, celui de ses compagnes, elle le