rarement ; il la tint probablement au courant des deuils, de ses actes militaires, du sort de ses cousins, de la gravité des périls que courait la Nouvelle-France ; pendant trois ans au moins, la balance oscilla d’un côté, de l’autre, incertaine. Quelques-uns des meilleurs guerriers sont les parents et les compagnons d’enfance de la recluse.
Jeanne, cependant, continue sa réclusion, observe sa réclusion. Elle obéit à son directeur dont la paroisse elle-même subit les assauts de l’ennemi et perd un bon nombre de ses paroissiens. Mais jouit-elle de la paix de l’âme ? Les bruits qui enveloppent le reclusoir ne lui imposent-ils pas des alarmes, des distractions ? Ne vit-elle pas dans l’angoisse ? Ses prières ne suivent-elles pas, enfiévrées, les combattants, au loin ?