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à l’école de catherine de sienne

humaine et toutes ses tendances. Il faut en plus une foi si totale que bien peu de personnes peuvent y atteindre.

Mais les Sulpiciens sont prudents. À cette réclusion, il faut la permission de l’Évêque, ou la leur, s’il leur délègue son autorité. Autrement, elle ne serait pas régulière. Quand ils constatent que la demande est sérieuse, ils forment un tribunal composé de leurs meilleurs prêtres : MM. Dollier de Casson, Vachon de Belmont et M. Séguenot lui-même. Jeanne doit comparaître devant eux et subir un examen. Sur quoi porte-t-il ? On ne sait. On suppose que c’est M. Séguenot qui savait poser les questions et s’assurer des dispositions appropriées de la postulante.

Les réponses furent satisfaisantes. À la fin, les parents donnèrent aussi leur assentiment. Ils ne pouvaient s’opposer aux résultats de ce « sérieux examen moral et religieux ». Leur fille voulait vivre dans la retraite « pour imiter Jésus Notre-Seigneur dans sa vie silencieuse et, avec Lui, souffrir pour le rachat des âmes ». Elle leur parut à tous « divinement inspirée de prendre un parti inouï depuis longtemps jusqua Lors et dimiter les stes recluses des premiers temps et de se faire anachorète dans une maison particulière. ». On ne nous révélera que de cette façon succincte les motifs qui ont mené Jeanne Le Ber dans son reclusoir.

En ces dernières années, ont paru, sur le sujet, des ouvrages remarquables de Thomas Merton, de Dom Leclercq, de Monica Baldwin. Ils nous présentent la justification de la vie contemplative en ses divers degrés, nous expliquent sa valeur auprès de Dieu. Comment comprendre parfaitement la recluse canadienne sans les parcourir ? Ils font luire toutes les facettes de ce diamant sans prix. On dit que par ses mortifications, Jeanne veut accumuler les expiations pour ses fautes et celles