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à l’école de catherine de sienne

même dans le sanctuaire puisque l’on découvrira quatre recluses dans la chapelle de Saint-André, à l’intérieur de Saint-Pierre de Rome. Des laïques, des séculiers, de hauts personnages ecclésiastiques se mêlaient parfois à ce troupeau. À plusieurs reprises, les Conciles intervinrent dans cette matière, sur les points essentiels, mais en laissant subsister une variété de règles, de cérémonials pour l’entrée en reclusage, de costumes, de coutumes. Des reclus composèrent des traités d’ascèse, d’autres furent écrits pour eux. Pendant un certain temps, les rites d’entrée en réclusion furent d’une grande beauté funèbre : les ascètes s’enfermaient comme dans un tombeau et l’on chantait sur eux le libera.

Impossible d’entrer dans ce sujet où les érudits se promènent encore. Le reclusoir s’éteignit, semble-t-il, un peu avant l’ermitage. Dans L’Oblat, Huysmans affirme que la dernière recluse dont on ait conservé le souvenir est une Marguerite de la Barge internée à Saint-Irénée de Lyon, où elle trépasse en 1692. Mais on a conservé les noms de quelques autres reclus et recluses qui vécurent subséquemment. C’est plus tard que disparurent les ermites. On les découvre encore nombreux au dix-septième et au dix-huitième siècle ; mais souvent, ils avaient déchu de la ferveur d’autrefois. Au lieu de se fixer, ils devenaient gyrovagues. Justement l’évêque de Langres, de Jeanne Mance, Mgr Zamet, et son successeur, employèrent bien des années à les réformer.

Ce monde de Catherine de Sienne, des reclus et recluses, des ermites est très loin de nous ; seuls les historiens en connaissent aujourd’hui quelque chose. Mais il était très rapproché des fondateurs et fondatrices de Ville-Marie qui pouvaient avoir vu de leurs yeux des recluseries, et, très rapproché de Jeanne Le Ber. À différents indices, on pourra constater qu’elle semblait