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la meilleure part

Monica Baldwin parlait en termes éloquents de ces souffrances qui ravagent l’âme et l’abaissent, pantelante, devant Dieu. Toutefois, de temps à autre, lui venaient d’ineffables consolations qui illuminaient subitement le noir de la totalité de sa foi.

En second lieu, M. Dollier de Casson apporte un témoignage très révélateur. À un moment donné, plein de curiosité, il obtint la permission de se rendre auprès de la recluse. Il l’interrogea sur sa vie intérieure. Le butin qu’il rapporta fut maigre. On a conservé le récit de cette visite :

M. Dollier de Casson, grand vicaire, l’alla voir à sa grille, lui demanda compte de son oraison, s’attendait à des merveilles. Au contraire, « il nen entendit que des choses très simples et très communes dans tout son entretien, ce qui même Lédifia beaucoup. Ala moindre répréhension qu’on luy faisoit elle se metoit à genoux ; lon peut juger par le soin quelle a dese cacher au monde que Dieu luy avoit révélé son Excellence et quil luy avoit oté le désir de paroître ».

« Choses très simples et communes », voilà l’expression révélatrice. En d’autres mots, c’est la « petite voie » de sainte Thérèse de Lisieux. En second lieu, M. Dollier ne trouve pas de nouveauté dans cette spiritualité, parce que c’est la sienne, exactement, et celle de son Ordre. Sainte Catherine de Sienne est une Dominicaine, Jeanne Le Ber est une Sulpicienne et bien caractérisée. Saint François de Sales a passé par là, avec ses simplifications. Nous sommes en face d’une piété de belle venue, sans complications ; christocentrique au premier degré, œuvre de l’intelligence et de la volonté ; pleine de substance et solide. L’un de