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l’envol de la colombe

mande pardon à Dieu de tousser pendant la messe et de détourner l’attention. Des religieuses viennent la voir, mais retenue par sa règle de silence, elle ne leur parle pas. C’est la personne chargée de la soigner qui leur répond. Elle demeure dans son recueillement qui paraît serein. La première journée, elle peut encore suivre sa règle, réciter ses prières, faire oraison, réciter ses offices. Puis elle demande à Anne Barroy, devenue sœur Saint-Charles, de la remplacer dans ces devoirs. Elle continue son adoration par personne interposée, même la nuit, devant le Tabernacle. Elle gît, impuissante, aux pieds du Sauveur.

La maladie s’aggravant, on convoque de nouveau le notaire. « … Retirée dans la maison de la Congrégation des filles de Notre-Dame, et étant au lit, malade, en sa cellule », elle dicte ses dernières volontés. Ayant considéré « la brièveté de cette vie et le peu de temps qui lui reste pour achever le pèlerinage de ce bas monde », elle a disposé de tous ses biens. Elle recommande son âme à Dieu, le prie de lui pardonner ses fautes, invoque l’intercession des saints. Enfin, « elle désire, veut et entend qu’après son décès, son corps soit inhumé dans la chapelle de la Congrégation… à côté du sépulcre de défunt M. Jacques Le Ber, écuyer, son père ». Pour les funérailles, elle s’en rapporte au baron de Longueuil, son exécuteur testamentaire.

Ce testament, elle le signe dans l’après-midi du 1er octobre. Le lendemain, elle demande ses Heures pour réciter l’Office de la Croix. On tente de l’asseoir pour qu’elle puisse lire. Elle perd connaissance. De crainte qu’elle n’expire immédiatement, on lui donne le Saint Viatique. Les religieuses accompagnent le Saint-Sacrement jusque dans le reclusoir. Elle communie. C’est la fête des saints Anges gardiens qu’elle a honorés. À sa de-