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dans le nid d’aiglons, la colombe
encore deux mille livres, « argent du pays »… en cas que son Corps soit enterré en leur d.Chapelle » ; mais à charge d’accepter sans dot, à la Congrégation, Anne Barroy, la jeune cousine qui est la servante de la recluse, et, à défaut, toute autre jeune fille qui manifesterait le désir de devenir fille séculière et que leur indiquerait encore Jeanne.

Jacques Le Ber sera inhumé dans la chapelle. Anne Barroy entrera bientôt à la Congrégation sous le nom de Sœur Saint-Charles. Elle continuera à servir Jeanne jusqu’à la mort.

Le directeur impose aussi à la recluse le pouvoir de recevoir l’Évêque, Monseigneur de Saint-Vallier, qui profitera de la permission en 1698, et lui amènera les visiteurs que l’on sait.

Jeanne Le Ber devra recevoir ensuite, au besoin, les Supérieures de la Congrégation de Notre-Dame qui l’héberge. La situation exigeait ces relations qui furent très rares. Tout comme les recluses d’autrefois qui appartenaient à un Ordre religieux donnaient accès à l’abbesse, Jeanne leur ouvrira sa porte, mais avec l’entente qu’elles ne lui donneront pas de direction spirituelle.

Parmi ces religieuses qui ont eu le privilège de l’approcher, mais rarement, il faut mentionner en premier lieu Marie Barbier dont on connaît la piété tour à tour gracieuse, dramatique, tourmentée qui a fourni la matière de plusieurs livres ; les contrastes saisissants de son existence attireront longtemps les biographes. En second lieu, mentionnons une cousine de Jeanne, Marguerite Le Moyne du Saint-Esprit, un peu plus jeune qu’elle, l’une des trois jeunes filles de Jacques Le Moyne, qui entrèrent à la Congrégation. Formée elle-même par Marguerite Bourgeoys,