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La bienfaitrice

Même en sa solitude exacte, Jeanne Le Ber sut trouver le moyen de manifester un amour du prochain qui se tissa sur son amour pour Dieu et qui se développa en même temps que lui.

Les pauvres furent toujours présents à sa pensée. Elle s’imposa des privations pour eux. M. de Belmont, son contemporain, nous donne des détails précis.

« Je ne sçay sy lon peut dire quelle fut chaussée, car ses bas quelle se faisoit des restes de Laines et de filasse piquantes, après en avoir oté le meilleur pour les pauvres, n’étoient qeu pièces et trous ; et ses souliers étoient faits de paille de Bled dinde quelle revêtoit de quelque morceau de cuir, tant pour faire moins de bruit devant le St-Sacrement que pour les faire durer davantage ».
Il faut continuer cette citation qui nous rapproche de Jeanne Le Ber, nous introduit dans son intimité : « Quand ses pauvres habits estoient assez usés pour s’éfi-