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le culte à marie, aux anges gardiens

son ambiance, dans son sillage. Son rêve de s’attacher aux Religieuses séculières indique une connaissance précise de l’atmosphère de la communauté.

Elles vivent un peu plus de cinq ans dans le même édifice, rapprochées l’une de l’autre. Marguerite se sera dépouillée du rôle de Marthe pour vivre ses dernières années comme Marie. Quand elle viendra à la chapelle, elle devinera, derrière la grille, celle qui a été Marie toute sa vie. Étrange rapprochement qui s’est opéré sous l’égide de la Vierge.

Jeanne Le Ber avait une dévotion ardente aux Anges Gardiens. N’étaient-ils pas des êtres en adoration devant Dieu ? Elle fit venir de France plusieurs exemplaires d’un traité à leur sujet et les répandit autour d’elle.

Elle déclarait qu’ils l’aidaient dans ses travaux manuels. Dans une occasion particulière, elle fit dire à Sœur Trottier, une supérieure de la Congrégation, que son rouet s’était brisé. Celle-ci oublia. Plus tard, elle crut devoir s’excuser et annoncer qu’elle convoquait enfin le menuisier. La recluse répondit que ce n’était point nécessaire, que les Anges avaient déjà fait la réparation. Miracle ? On ne peut l’affirmer. Comme on ne peut dire non plus si les faits extraordinaires que raconte la jeune sœur, Marie Barbier, au sujet de Jésus Enfant, sont des miracles. On n’employa pas, en ces occasions, les rigoureuses méthodes de contrôle scientifique qui sont en vigueur aujourd’hui. Les savants ne s’étaient pas introduits en ces domaines. Mais aux lecteurs de ces vieilles chroniques, il semble bien que l’intervention du ciel se fit sentir à quelques reprises en ces débuts mystiques.

La recluse n’oublie pas non plus saint Jean-Baptiste, saint Jean l’Évangéliste, Marie-Madeleine qui pleura dans une grotte