Page:Desrosiers - Commencements, 1939.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
commencements

meur qu’afin d’empêcher le départ des missionnaires et la permanence de cette situation.

De leur côté, les Hurons n’osent trop insister : ils craignent toujours que des Français soient assassinés parmi eux. Brûlé ne vient-il pas d’être mis à mort ? Et les Hurons n’ont-ils pas craint pendant un certain temps que les Français ne tirent de ce meurtre des représailles sanglantes ?

Quoi qu’il en soit, la traite se termine sur ce désappointement. L’année suivante, le poste de traite s’établit solidement aux Trois-Rivières. Pendant les travaux de construction de la nouvelle habitation, les Français attendent chaque jour les Indiens ; ils examinent l’horizon pour découvrir la grosse flottille huronne chargée de fourrures. Mais bientôt règne un grand désappointement : les Hurons ne viendront pas en nombre. Ils ont subi une grande défaite aux mains des Iroquois. Cinq cents de leurs guerriers avaient organisé une expédition de guerre, et s’étaient mis en marche au travers de la forêt. Mais les Iroquois avaient eu vent de cette attaque, ils s’étaient portés eux-mêmes au-devant de ces envahisseurs, surpris ceux qui voulaient les surprendre : deux cents Hurons étaient restés sur le champ de bataille ; une centaine de prisonniers avaient été pris.

Ce coup mortel, asséné à la nation huronne, frappe aussi durement la traite. Sept canots seulement se présentent tout d’abord ; une couple de missionnaires s’éloignent avec ces sauvages pour les dures missions de la Huronie ; un troisième part un peu plus tard. Monsieur du Plessis doit intervenir pour que ces sauvages acceptent les missionnaires dans leurs canots. Enfin « trois de nos Pères et six de nos Français sont montés aux Hurons ». Mais la traite de cette année-là est en partie désorganisée.

Champlain revient à Québec ; puis c’est Monsieur du Plessis. Tous deux apportent d’autres mauvaises nouvelles : une épidémie sévit chez les alliés de la