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tance militaire de la France. D’autre part, Brûlé est l’un des principaux ouvriers de cette même politique ; tous deux, ils introduisent la traite de plus en plus loin sur le continent.

Le 20 mai 1616, Champlain quitte la Huronie pour revenir à Québec. « Nous fûmes 40 jours sur les chemins, dit-il, et arrivâmes vers nos Français sur la fin du mois de juin, où je trouvai le sieur du Pont, qui était venu de France avec deux vaisseaux, qui désespérait presque de me revoir pour les mauvaises nouvelles qu’il avait entendues des sauvages que j’étais mort. Nous vîmes aussi tous les Pères Religieux, qui étaient demeurés à notre habitation, lesquels furent fort contents de nous revoir, et nous aussi eux ; puis je me disposai de partir du Saut Saint-Louis, pour aller à notre habitation ».

D’après Champlain, un témoin irrécusable, la traite a lieu au Sault ; Sagard est plus obscur : il parle, par exemple, du père Joseph le Caron qui arrive aux Trois-Rivières « le premier jour de juillet… où ils trouvèrent le P. Dolbeau qui s’y était rendu dans les barques des navires nouvellement arrivés de France pour la même Traite ». Laverdière adopte la version de Champlain et il interprète en conséquence le récit de Sagard.

Avant de quitter les Indiens rassemblés au Sault, Champlain les assure de son affection ; il leur promet de les revoir quelque jour pour les assister de nouveau dans leurs guerres et pour leur apporter des présents ; il les supplie d’oublier leurs différends afin de ne pas affaiblir la coalition laurentienne. Et le 11 juillet 1616, il revoit l’Habitation.

Il a amené avec lui un capitaine huron fort renommé. Et maintenant, il le promène dans l’Habitation et lui fait admirer la civilisation européenne. On cause amicalement, et ce chef exprime le désir de voir son peuple en contact plus intime avec les blancs, et « que pour l’avancement de cette œuvre nous fissions une