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sont enfin enregistrées au milieu de grandes difficultés : refus d’enregistrement du parlement de Rouen, lettres de jussion pour l’y contraindre, voyages précipités de Champlain de Paris à Rouen. Mais enfin l’affaire est bouclée.

Champlain quitte la France de bonne heure, et il arrive à Tadoussac vers la fin du mois d’avril. Et tout de suite accourent sur ses talons deux navires qui ont laissé la France avant que « la Commission fut publiée en Normandie ». Champlain se rend immédiatement à bord des deux bâtiments où commandent « les sieurs de la Moinerie et la Tremblaye » ; il leur donne lecture de son document. Les capitaines obtempèrent à l’ordre de ne pratiquer aucun échange commercial avec les sauvages, et, pour que personne n’en ignore, Champlain fait attacher sur le port, à un poteau, les armes et la commission du Roi.

Deux pinasses sont en partance ; Champlain monte à bord de l’une d’elles le 2 mai ; le 13, il quitte Québec et arrive au Sault Saint-Louis le 21 ; il y trouve la seconde barque qui a devancé la sienne et qui a « traité quelque peu de marchandises, avec une petite troupe d’Algonquins, qui venaient de la guerre des Iroquois, et avaient avec eux deux prisonniers ». Les matelots ont avisé ces Indiens que Champlain était revenu, qu’il était toujours disposé à les assister dans leurs guerres, à se rendre dans leur pays. La petite troupe s’était éloignée tout de suite ; mais comme gage de son retour prochain, elle avait laissé ses rondaches et partie de ses arcs et flèches.

Champlain regrette de ne pas avoir été présent au Sault lors du passage de ces guerriers. Mais trois jours après son arrivée, trois autres canots d’Algonquins se présentent dans l’île. Ces sauvages viennent de l’intérieur des terres et ils troquent une petite quantité de pelleteries. C’est alors que Champlain apprend toute l’étendue des dommages causés au commerce des fourrures par la conduite insensée des marchands pendant la traite de 1612. Algonquins et Hurons ne