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Malgré la pauvreté de ces résultats, Champlain conserve son optimisme. Durant les derniers jours de la traite, il négocie le séjour d’Étienne Brûlé chez les Hurons. Ce jeune homme est chargé de la mission d’étudier la route, d’observer le pays et d’apprendre la langue ; mais ses fonctions comprennent aussi l’organisation permanente des prochaines traites en Huronie ; bientôt, il recevra à cet effet cent pistoles par an, et, sous sa direction, une flottille de canots chargés de pelleteries s’élancera chaque printemps sur les eaux de la baie Georgienne.

Dans le même temps, Champlain prépare la grande traite de l’année 1611. Il avait fixé le rendez-vous de l’année 1610 au Cap de Victoire ; maintenant, il fixe celui de l’année suivante au Sault Saint-Louis, en plein cœur de l’île de Montréal. Est-ce pour distancer ses concurrents trop voraces ? Est-ce pour rapprocher des Hurons et autres tribus centrales le grand poste de traite qu’il promet ainsi de remonter en barque jusqu’aux premiers rapides qui interrompent la navigation du Saint-Laurent ? Il ne donne aucune explication lui-même. Mais les faits possèdent leur langage. Sous l’impulsion énergique de Champlain, la traite s’enfonce rapidement depuis 1608 dans le centre du Canada et draine de leurs fourrures de plus vastes territoires.

Cette traite de l’année 1611, elle présente, grossie par l’excès, tous les caractères de la plus intense concurrence. De trop nombreux navires se chargent de marchandises en France durant l’hiver, et, au printemps, c’est tout d’abord la course jusqu’à Tadoussac à travers l’Atlantique. Animés du désir d’arriver les premiers, les capitaines partent trop de bonne heure ; leurs vaisseaux viennent se perdre dans les champs de banquises aux environs de Terre-Neuve. Le navire de Champlain doit lutter contre ces obstacles, rebrousser chemin, courir le risque d’être broyé. De peine et de misère, il entre dans le Saguenay le 13 mai. L’une des pattaches de la société du seigneur