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l’étude des langues indiennes

D’ailleurs, chez les Jésuites de la Huronie comme chez ceux de Québec, même familiarité des missionnaires avec les Indiens : ils vivent du matin au soir, presque sans interruption, avec leurs fidèles ; leur cabane, comme ils disent, est toujours ouverte et toujours remplie ; et ils visitent continuellement les bourgs, passant d’un foyer à l’autre, avec amour et bonté de cœur. Dans ces conditions, la langue s’apprend vite et bien. Cette familiarité extrême règne même pendant les cérémonies religieuses. Frappés par une idée, un sentiment, des auditeurs se lèvent et ils supplient la jeunesse d’écouter ou de pratiquer ce que le prédicateur dit ; ou bien, détail piquant, ils suggèrent le mot juste, l’expression exacte qui ne se présentaient point sur les lèvres du religieux.

On peut donc dire que les Jésuites, vers 1640, ont approfondi leur sujet : langue montagnaise, langue huronne, et qu’ils possèdent très bien les deux. Un bon nombre d’ouvriers évangéliques parlent alors et prêchent avec facilité ; des dictionnaires, des grammaires sont en voie d’élaboration. Et, en mettant sous une forme permanente le résultat de leurs recherches et de leur travail, les missionnaires donnent ainsi une espèce de pérennité à la science qu’ils ont acquise.


Léo-Paul DESROSIERS.
FIN