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alliance contre les iroquois

trafic, et les découvertes plus aisées, et la sûreté pour la chasse de nos Sauvages, qui vont aux Castors, qui n’osent aller en de certains lieux, où elle abonde ».

Au printemps 1622, deux Iroquois se présentent au Canada ; ils viennent visiter des parents depuis longtemps prisonniers sur « l’assurance qu’ils avaient du traité de paix, commencé depuis quelque temps, étant comme en trêve les uns et les autres, jusqu’à ce que la paix fut du tout assurée ou rompue ».

Les sauvages du Canada accueillent très bien ces visiteurs. Champlain les invite à Québec. Il les reçoit avec honneur et leur offre un festin. On délibère en commun et l’on s’entend vite sur l’unique clause du traité : ne pas s’empêcher les uns les autres de chasser par tout le pays, car « ils étaient las et fatigués des guerres qu’ils avaient eues, depuis plus de cinquante ans ».

Mais Champlain n’éprouve pas une satisfaction complète ; ces deux Iroquois sont venus comme particuliers, et non comme ambassadeurs : impossible de rien régler définitivement avec eux. Alors il conseille à la coalition laurentienne d’envoyer des émissaires aux Cantons avec ces deux Iroquois ; ces envoyés pourront négocier sur place la nomination d’ambassadeurs qui viendront en Nouvelle-France revêtus de l’autorité requise. Les Français assisteront aux dernières délibérations, et ils seront d’une certaine façon les garants de la paix. Enfin Champlain donne des présents pour les chefs de la Confédération iroquoise, et, lorsque les visiteurs s’éloignent, il écrit : « Voilà un bon acheminement ».

Puis, pendant plusieurs mois, il maintient un silence absolu sur le sujet. En 1624, au mois d’avril, il mentionne les Iroquois, « avec lesquels ils étaient en pourparlers de paix, il y avait trois ou quatre jours » ; puis il note brièvement le retour des Montagnais envoyés chez les Iroquois pour contracter amitié ; depuis deux semaines, ils ont quitté Québec ; tout allait à merveille, on les recevait très bien partout. Mais