Page:Desrosiers - Commencements, 1939.djvu/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
commencements

eux, à la charge qu’ils viendraient faire traite avec nous, et que je les assisterais en leurs guerres. Et suivant leur promesse, vinrent de plusieurs nations de peuples Sauvages nouvellement découvertes, les uns pour la traite de leur pelleterie, les autres pour voir les Français, et expérimenter quel traitement et réception on leur ferait, ce que voyant encouragea tout le monde, tant les Français à leur faire bonne chère, et réception, les honorant de quelques gratifications et présents, que les facteurs des marchands leur donnèrent pour les contenter… comme aussi d’autre part tous lesdits sauvages promirent à tous les Français de venir… avec protestation chacun de se comporter avec une telle affection envers nous autres, qu’aurions sujet de nous louer d’eux, et au semblable que nous les assistassions de notre pouvoir en leurs guerres ».

On ne peut marquer plus nettement les obligations et les avantages de ce traité, pour chacune des parties contractantes.

Mais Champlain avait-il le droit d’engager ainsi la France ? Le temps est venu d’examiner cette question. De 1608 à 1612, c’est le seigneur De Monts qui dirige d’outre-mer toute l’entreprise canadienne. Champlain occupe le premier plan en Nouvelle-France avec le titre assez vague de Lieutenant-général du sieur de Monts. C’est un conseiller, c’est un exécuteur, c’est un propagandiste précieux. Mais c’est De Monts qui l’emploie, et il peut se dispenser de ses services à un moment d’avis. Alors, faute de documents, on pourrait certainement conclure que Champlain ne procède point dans une matière aussi grave sans écouter les conseils, et probablement aussi sans suivre les directions du sieur De Monts et de ses associés. C’est d’ailleurs ce qui se produit. En 1609, à son retour en France, le fondateur de Québec indique à ces derniers « l’espérance de ce qu’il y avait à faire à l’avenir, touchant les promesses des sauvages appelés Ochateguins, qui sont bons Iroquois ». Plus tard, ils décident tous ensemble de continuer l’Habitation