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Et cette confiance comporte bien des avantages. Ainsi ces Indiens ne s’opposeront ni aux voyages de Champlain et de ses hommes, ni à la construction d’habitations : et c’est dire qu’ils ne s’opposeront ni aux découvertes, ni à la prise de possession, événements importants en eux-mêmes et accompagnés souvent d’incidents sanglants ; ils les favoriseront plutôt. Voilà ce qu’ils expriment tout de suite. « Que sachant que j’avais pris délibération de voir leur pays, ils me le feraient voir au péril de leurs vies, m’assistant d’un bon nombre d’hommes qui pourraient passer par tout, et qu’à l’avenir nous devrions espérer d’eux, comme ils faisaient de nous ;… que s’il y avait quelques Français qui voulussent aller avec eux, qu’ils en eussent été fort contents, et plus que jamais, pour entretenir une ferme amitié ».

Et, naturellement, Champlain écoute ces offres avec intérêt : il brûle de pénétrer dans le continent et de le connaître. On ne lui propose jamais deux fois des explorations. Aussi sa réponse ne se fait pas attendre. « Je leur proposai, dit-il, qu’ayant la volonté de me faire voir leur pays, je supplierais Sa Majesté de nous assister jusques à 40 ou 50 hommes armés de choses nécessaires pour ledit voyage, et que je m’embarquerais avec eux, à la charge qu’ils nous entretiendraient de ce qui serait de besoin pour notre vivre durant ledit voyage. Que je leur apporterais de quoi faire des présents aux chefs qui sont dans les pays par où nous passerions, puis nous en reviendrions hiverner en nôtre habitation. Que si je reconnaissais le pays bon et fertile, l’on y ferait plusieurs habitations, et par ce moyen aurions communication les uns avec les autres, vivant heureusement à l’avenir en la crainte de Dieu, qu’on leur ferait connaître ».

En 1612, Champlain n’est pas présent à la traite, et les Marchands ruinent complètement son œuvre. Tout d’abord, ils répandent la nouvelle que Champlain est mort, et les Indiens n’ont de confiance qu’en Champlain. Ils maltraitent des sauvages pour en ob-