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Vive, gaye, prompte et agile,
Vous prenez d’un seul aliment,
Nourriture et enseignement.
On le voit par vostre allegresse
Et vos petits tours de finesse,
Quand vous sautelez en un sein,
Fuyant la rigueur d’une main.

Quelquesfois vous faites la morte,
Puis, d’une ruse plus accorte,
Vous fraudez le doigt poursuivant,
Qui pour vous ne prent que du vent.
O mon Dieu ! de quelle manière
Vous fuiez cette main meurtrière
Et vous cachez aux cheveux longs
Comme Syringue entre les joncs !
Ah ! que je crain pour vous, mignonne,
Ceste main superbe et felonne !
Hé ! pourquoi ne veut-elle pas
Que vous preniez vostre repas ?
Vostre blesseure n’est cruelle,
Vostre pointure n’est mortelle,
Car, en blessant pour vous guerir,
Vous ne tuez pour vous nourrir.
Vous estes de petite vie,