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IV


M. HENRY BECQUE

C’est un auteur sifflé dont je veux saluer le nom, un de ceux qui indiquent la voie aux générations jeunes.

Une taille d’athlète ; un large front surmonté par des cheveux longs et relevés, déjà grisonnants ; des yeux très mobiles ; des moustaches quasi-militaires dans le visage rasé ; de grosses lèvres et un menton rabelaisien ; — une vague ressemblance avec Balzac. L’exubérance des gestes vient en aide à la parole, un peu trop pressée et confuse, coupée parfois d’un bon grand rire.

M. Henry Becque a des chevrons ; il est né à Paris, il y a quarante-six ans, le 19 avril 1837.

Successivement, M. Becque hanta les bureaux du chemin de fer du Nord et la chancellerie de la Légion d’honneur. Il donna des leçons de littérature, puis il devint secrétaire du comte Potocki. Ce fut le hasard qui révéla à M. Becque sa vocation. Il débuta à trente ans