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III


MM. ERCKMANN-CHATRIAN

C’est à la Comédie-Française, le 4 décembre 1876, que le naturalisme a remporté sa première victoire avec l’Ami Fritz.

Une atmosphère de bataille.

On avait excité contre la pièce tant de passions étrangères à la littérature ! Prétexte : le républicanisme des auteurs et surtout leur Histoire d’un plébiscite. À coups de citations tronquées, on attaquait le patriotisme de MM. Erckmann-Chatrian. En accueillant leur comédie, le Théâtre-Français commettait un crime de lèse-nation. M. E. Perrin, qui a eu le courage de représenter sur la première scène de France les essais dramatiques de l’école nouvelle, repuussés partout ailleurs, ne s’émut pas de ces invectives, séduit par la profonde saveur de l’idylle alsacienne.

Ils étaient bien connus, quoique un peu dédaignés jusque-là du Paris boulevardier, les auteurs des