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LIVRE VI.

LE THÉÂTRE

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I


LES CONVENTIONS ET LE PUBLIC

Pas de théâtre sans conventions, répète M. Sarcey. Et, pour démontrer ce théorème, le critique du Temps établit que le gaz de la rampe mettra toujours une barrière entre les acteurs et le public, que l’on aura toujours besoin des trompe-l’œil du décor. Impossible de lever le rideau sur un coin de réalité ; l’auteur dramatique ne sert à son public que des réalités arrangées. Il y a même mieux ; pour être homme de théâtre, il faut avoir une vision particulière, déformatrice, un cerveau qui accommode les hommes et les choses à l’optique de la scène. Partant de là, M. Sarcey estime que l’on devrait médiocrement se soucier de l’exactitude des reproductions matérielles. Un drame est bon, vraisemblable ou non, lorsqu’il empoigne le public.

Un homme, planté en face d’un tableau, conteste la vérité du paysage en mesurant les arbres peints avec le