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II


THÉORIES MATÉRIALISTES

Un jeune homme, au sortir des griseries romantiques, se glisse, attiré et repoussé à la fois, dans le monde des Rougon-Macquart. La bestialité des personnages lui donne la sensation qu’on éprouve devant les opulentes carnations d’un Rubens. C’est la même exubérance de chair, la même couleur éclatante ; les muscles, détaillés, frissonnent ; le sang court sous la peau rose dans l’enchevêtrement bleuâtre des veinules. L’œuvre vient assurément d’un anatomiste, dédaigneux des draperies complaisantes, et qui a passé bien des heures à l’amphithéâtre, lejcaipel à la main. Mais M. Zola pousse l’adoration de la vie plus loin que le grand Flamand. Dans la liberté de ses toiles, il marie les attitudes cyniques aux attitudes majestueuses, l’ombre des laideurs à l’éblouissement des chairs grasses ; la kermesse se mêle perpétuellement à l’Olympe.