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LIVRE IV.

M. ÉMILE ZOLA

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« Un cactus de Provence poussé avec ses hérissements et ses épines entre deux pavés parisiens. »

Voilà comment un romancier qui sent encore les piqûres du cactus définit M. Émile Zola. L’image, ingénieuse et juste, tient compte à la fois de la race, du tempérament et des impressions décisives de la première jeunesse.

L’auteur de l’Assommoir est de taille moyenne, trapu, de courte encolure et d’épaules larges. Un front haut et droit ; des yeux bienveillants ; un nez d’abord très gros, aux fortes narines, qui prend une extrême finesse en s’amincissant ; des lèvres épaisses, l’inférieure un peu avançante et ironique ; des joues grasses ; un menton carré et puissant, mais trop brusquement terminé ; une barbe et des cheveux bruns, coupés en brosse. Les jambes paraissent frêles comparées à l’ampleur du buste. La lourdeur générale des membres s’harmonise avec la puissance un peu lente et la patiente volonté de l’écrivain. « L’ensemble, écrit M. Alexis,