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IV


LES ROMANS DE M. EDMOND DE GONCOURT

Dans les Frères Zemganno, M. Edmond de Goncourt s’est servi d’une allégorie transparente, pour indiquer les caractères qui la différenciaient de son frère Jules : « Chez l’aîné, écrit-il, les dispositions réflectives et les tendances songeuses de son être surexcité par une singulière activité cérébrale, appartenaient tout entières dans sa profession de la force et de l’adresse physique, à l’invention abstraite de conceptions gymnastiques presque toujours irréalisables, à la création de rêves clownesques impossibles à mettre en pratique, à l’enfantement d’espèces de miracles demandés aux muscles et aux nerfs d’un corps. Du reste, même dans la pratique matérielle de ce qu’il exécutait, Gianni donnait une large part à la réflexion et à l’action de la cervelle… Le plus jeune… plus bohémien de la lande et de la clairière, — et par cela plus poète, — vivait dans une