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Pot-Bouille. Autrefois, je respectais la grave Revue Buloz ; le patriotisme a chassé le respect.

Certain prince russe avait chez lui un précepteur de Paris pour apprendre le français à son unique héritier. On se trouvait à vingt lieues de toute ville, mais la maison était bonne et le professeur s’y plaisait. Après le français, pour séjourner plus longtemps, il propose de donner des leçons d’italien. L’occasion se présente d’éprouver le savoir de l’élève. Confusion des langues. Le malin parisien enseignait au jeune boyard… l’auvergnat.

C’est un tour de ce genre que joue M. Brunetière aux Américains ou aux Australiens qui se brûlent à la célébrité de la Revue des Deux-Mondes, comme des papillons à la chandelle.

Voyez-vous un citoyen de Chicago ou un Mormon du Lac Salé savourant des phrases comme celles-ci ?

« Quiconque manque par telle ou telle partie du métier, c’est assurément, au point où en est maintenant arrivé M. Zola, qu’il manque de ce qu’il faudrait pour acquérir le reste… »

« On ne tarde pas à lui découvrir trois ou quatre défauts, des plus graves, et de ceux à qui, quand bien même son obstination consentirait un jour à chercher un remède, il est probable qu’il ne le trouvera pas… »

Ô grand siècle !