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  DIANE, LIV. I.  


Lors sans danger, sans douleur et sans crainte,
Je me rira! d'avoir si longuement
A la servir ma liberté contrainte.

Puis je prendray sa vaine repentance
Et ses soupirs pour heureux payement
De mes douleurs et de son arrogance.


VŒU AU DEDAIN.
LXIX.


Puis que par ton secours mon brasier est estaint,
Et qu'avec la raison ma volonté je donte,
Dedain, maistre d'Amour, le dieu qui tout surmonte,
J'appen ces hameçons devant ton temple saint.

J'appen ces traits brisez dout mon coeur fut aUaint,
J'appen ces noeuds dorez dont j'ay tant fait de conte,
J'appen ces tristes vers, messagers de ma honte
J'appen ces pesans Cers qui long-tans Ip'ont étraint.

Plui Ubre, à l'aveRir, je vlvray pour moy-mellDe,
Je n'aurall'oeil piteux DY le visage blesme,
Semant tout mon service et mes soupirs au vent.

La volonté d'autruy ne regiTa ma dp,
Je ne transiray plus d'une jalouse envie
Et ne changerai plus de pensen si souvent.


FIN DU PREMIER LIVRE
DE DIANE.