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  LIVRE I. 31


Voila de ses pensers la grand' troupe mutine,
Voila les chauds soupirs qui brûlent sa poitrinf',
Voila l'ardant fourneau dont il est consOInmé,
C'est de son triste coeur le sanglant sacrifice.
M'ais qui, à l'homme ingrat, fait quelque benf'fice,
Recueille Inauvais fruit de ce qu'il a semé. li

Ainsi parloit Amour avec brrand' violence;
Puis nous teusmes ,tons deux, attendant la, sentf'nce
De l\éÙson, qui vers nous son regard aJdl'es~a :
Vostre debal, tlisl-dle, est de chose si grand(',
Que Ilour le bien jugel" plus long tenne il uemallde.
Et, finis ces propos, cn riant nous laissa.


CHANSON.


Helas ! que me faut-il faire
llour adoucir la rigueur
D'un tyran, d'Wl adversail'e
Qui tient fort dedans mon coeur!

Il me brûle, il me saccage,
II10e perçe en mille pars,
Puis m'abandonne au piIJage
De DliHe outrageux soldars.

L'un se loge en Ina poitrine,
L'autre me sucee le sang,
Et l'autre, qui se mutine,
De traits me pique le flanc.

L'un a ma raison troublée,
L'autre a volé mes espris,
Laissant mon BIDe comblée
De feux, d'borreur et de cris.