Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) I - Diane. Premières Amours.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée
  DIANE,  


Chanson, cesse ta plainte et sors d'avecque moy
Pour trouver )a beauté dont je pleure l'absance;
Dy-Iuy que le malheur ne peut ripn sur ma foy,
Et que j'ai plus d'alnonT, quand j'ay moins d'espérance.


COMPLAINTE.


Or' t que je suis absent des beaux yeux d~ ma dame,
Or' que je vy sans coeur, sans esprit et sans ame,
Et que les plus clairs jours me sont obscures nuits,
Afin que tout le monde étonné la revere,
Jusqu'au moindre arbrisseau de ce bois solitaire,
Je veux chanter sa gloire et pleurer mes ennuis.

osomulets orgueilleux des montagnes COI'fluës!
Portez, portez son nom jusqu'au plus haut des nuës:
Mais il est toutesfois assez cognu aux cieux;
Car, dès l'eternité, les troupes immortelles
La firent au patron des Graces les plus belles,
Afin qu'elle embellist ce monde vicieux.

Le Dieu qui dans le ciel a fondé son empire
Ne voit par tout là-haut, lorsque Phoebus retire
~es chevaux du labeur, un astre si divin:
lIardy, je l'en defie, et ne crain qu'il y mette
Celle qui changea d'ourse en luisante planette,
Et sert aux mariniers de guide en leur chemin.

Qu'on vante du soleil la chevelure blonde,
De ce qu'elle esjouit tout l'enclos de ce Inonde
Et l'enOame au dedans de desir et d'alnour;