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  DIANE,  



L.


Helas 1 de plus en plus, le malheur qui m'ouf.rage
Renforce sa furie et me va poursuivant.
Je sens en pleine mer les ondes et le vant,
.\ l'heure' que je pense estre pres du rivage.

Dieux, soyez-mol benins! Destournez ce presage,
Faites (lue Ina frayeur ne marche plu!'; avant,
On ne prrmettez pas que je reste vhant
Pour voir de mes dpltx yeux un si pilp.ux nauf.oagp.

I..p.~ fantômes plaisalls qui souloir-nt lIl'euchante!',
Tristement déguisez, viennent m'espouvant('r,
Oft'rant devant mes sens mainte idole runestp.

o mort! si c'est le ciel qui te face a'"ancer,
POUl' ravir la beauté qu'adore mon penser,
Las! change 3 mon destin la fortune d'Alceste'!


LI.


Heureux anneau ùe JDa belle inhUinaintt,
Que je t'estime et combien tu me plais!
C'est toy, mignon, qui mes ennuis desfais,
Par les vertus dOllt ta pienoe ('st si plaine.

A ton objet Inon oeil se rassel'aine,
La peur me fuit, d'espoir je Ille repais;
Toute Iraa guerre est con,"ertie en paix, "
Et ne cognois ny tristesse ny paine.

Tu es tout rond: parfaite est la rondeur;
Tu es tout d'or, pour monstrer la grandeur
De mon alDOUI' épuré par la tlame.

Du Lydien l'anneau tant renommé,
Qui le tit prince et joüir de sa dame,
S'il estoil mien, ne seroit mieux aimé.