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  DIANE,  



XXXV.


Par vos graces, madame, et par le dur, marlire
Qui me rend-en aimant triste et desesperé,
Par tous les lieux secrets où j'ay tant soupiré,
Et pal" le plus grand bien qu'un amoureux desire;

Par ces beaux traits qu'Amour dedans vos yeux retire,
Par les lys de vos mains, par vostre poil doré,
Et où rien de plus grand pourroit estre juré,
le l'appelle à témoin de ce que je veux dire:

Jamais d'autres beautés mon oeil ne sera pris:
Doux espoir de mes IDaux, eller Ceu de Ines vpris,
Vous serez ma recherche et premiere et derniel'e ;

Et mon coeur cessera diidolatrer vos "eux
J.lorsqu'on ne verra plus au soleil de lumiere,
D't'aux en Iner, d'herbe aux prez. f't d'estoilles aux cit'ux_


XXXVI.


Pour me recompenser de tant de passion
Que supporte mon coeur, devot ft ton service,
Te l'offrant pour victime, en flambant sacrificp,
Et me rendant pour toy compagnon d'Ixion:

Non, ne paye ma foy d'aucune affection;
Puis que c'est ton vouloir, il taut que j'obpissp.
Paye mo, de rigueur, paye moy d'injustïcf',
Je n'en puis eslre moins à ta de,·otion.

Preste mo]' seulement ceste oeillade divine
Qui me combla d'amour le coeur et la poitriup,
Et qui d'mi feu cnisant m'embrasa les espris,

Afin qu'en me joüant soudain je te rf'gardp,
Et que cent mille amours dans le sein je te dard!',
Alors tu seras prise au jeti que tu m~as Jlri~.