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  DIANE,  



LXIIII.


Sur Je tombeau sacré d'un que j'ay tant aimé ~
Et dont la souvenance est en vous si bien painte,
J'asseure et vay jurant, plein d'amour et de crainlR,
Que-, sans plus, de vos yeux mon coeur est enflamé :

Et que le tans legel', au change aceoustumé,
Jamais n'esbranlera ma foy constante et sainte i
lion ame à d'autres lois ne sc verra contrainte,
Vostre nom cn mcs voeux sera seul reclamé.

Si je doy quelque jour dementir ce langage,
L'esprit qu'a haute voix j'appelle en temoignage,
Qui nous aimoit tous deux et que nous aimons tant,

Toute nuiet rn'cspouvante et me soit adversaire.
liais Cusse-je aussi seur que ma foi vous deust plaire,
Comme je le suis trOll de vous estre constant1


LXV.


Jamais, au grand jamais, on ne ~erl'a changer
La foy que je vous ay nouvellement Jurée:
Plustost faudront les eaux en la plaiDe azurée,
Et l'élement du feu ne sera plus léger.

Le ciel et mon vouloir à vous m'ont fait ranger.
Seule vous me semblez digne d'estre adorée,
Et connoy que ma veue estoit fort égal'ée,
Quand de moindre clarté ne pouvoit s'estranger.

Celle que j'ay long-tans fidellement aimée, _
I)our retirer sa tlamme en cent lieux allumée,
Autre coeur que le mien choisira desormais.