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  DIANE,  


Ou que vostre oeil luisant lui fournist la lumiere ~
Hazardeux pelerin, il vient jusques au lieu
Siege de vostre coeur, qu'il embrassa sur l'heure,
Et me dit en riant un éternel adieu,
Ne voulant plus partir de si belle demeure.

Vostre coeur, qui ne veut, plein d'un brave desil',
Souffrir WI compagnon, autre empire pourchasse,
Et, delaissant le sien, d'un lieu vient se saisir,
Où nul autre que luy ne pourroit avoir place;
C'est Je roc que mon coeur, plein d'amour et de tby,
Divinement guidé, delaissa pour vous suivre.
Voilà donc comme Amour du depuis nous fait vivre:
lion coeur est dedans vons, le vostre est dedans mOJ.


XLIII.


J'ay fait de mes deux yeux une large riviere,
Que de vos fiers regards les feux estincelans,
Et de mon estomac les brasiers violans,
Au lieu de la tarir, font devenir plus fiere.

Contre vostre rigueur, je veux, belle meurtriere,
Mettre avec mes soupirs ces pléurs tousjours coulans,
Puis les jetter aux vens; les vens, courriers volans,
Les porteront en l'air d'une course legere;

Puis l'élement du fen de l'air les tirera;
Mais leur humidité pourtant ne tarira,
Car des eaux de mes pleurs la source est éternelle.

lis viendront jusqu'au ciel; lors, les Die~x, de pitié,
Puniront vos rigueurs, vengeans mon amitié:
Car ils me feront sage et vous feront moins belle.