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  LIVRE II. 59



XL.


Las! je ne verray plus ces soleils gracieux,
Qui servoient de lumiere à mon ame égarée !
Leùr divine clairté s'est de mOJ retirée
Et me laisse esperdu, dolent et soucieux.

C'est en vain desormais, ô grand flambeau des eieux!
Que tu sors au matin de la plaine azurée,
.a nniet dure tousjOUl'l, et ta tresse dorée,
Qui sert de jour au monde, est obscure à mes yeux.

)les yeux, helas! mes yeux, sources de mon dommage.
Vous n'aurez plus de guide en l'amoureux voyage,
Perdant l'astre luisant qui souloit ro'esclairer.

liais, si je ne vois plus S3 clairté cou8tumier~f
Je ne l'eux pas pourtant en chemin demeurer:
Cal" du feu de mon coeur je ferai ma lumiere.


CHANSON.


Las! en vous esloignant, ma dam~ J
Au moins n'emportez point mon aIne
Et mon coeur que vous m'avez pris:
Il sied mal à une deesse,
Jeune et belle comme Cypris,
D'estre cruelle et larronnesse.

Huguenots qui courez la Franw,
De grace, faites-moi vengeance
D'UBe aUAi mauvaise que vous:
Sa main est apprise au pillage,
Et ses yeux, qui feignent les doux,
N'ont plaisir qu'à faire dommage.