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  LIVRE II. 47


Amour est une vive ardeur,
Et la crainte est une froideur,
Soudain par vraye amour desfaitf'.

Si ma foy vous fait differer,
Qui vous en peut mieux asseurer
Que vostre oeil qui lit dans .les arnes ~
Helas J aimay-je aroantement?
Quand je parle à vous seulement,
Il sort de ma bouche des flames.

Si vous m'aimez, faites le VOil',
Sanl plus mes douleurs decevoir,
Les entretenant d'esperaoce;
Ou biPII, si vous ne m'aimez pas,
Ne retardez plus mon trespas;
Je le prendray pour recompensp.


XVIII.


Depuis que sous vos loix mon ame est retenuïa,
Van desjà quatre fois s'est veu recommencer:
Et ma foy, que le tans n'a jamais sçeu fausser,
)fieux que le premier jour n'est de l'ous recognnè.

Si pour voir yostre sein j'abaisse un peu la veuii,
Si j'ose vostre main de la mienne presser,
Ou baiser vostre gant, je vous voy courrousSN.
A tel heur, en quatre ans, ma fortune est venut; !

Les propos plus communs qu'il vous plaist m'affennpr,
C'est que vous n'aimez rien ny ne pouvez aim(lr,
Et qu'il ne faut de vous attoedre autre asseuranc~.

Donc, si par l'ostre advis je pren de moy pitié,
Changeant mon amour forte en commune amitié,
A sçavoirsi l'on peut m'accuser d'inconstance!