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  LIVRE II. 46


Sans grand travail soudain vous le pouvez,
La guarison en vos mains vous avez
Du mal d'amour, qui jusqu'au coeur me touelle.

Car, s'il vous plaU de le faire cesser,
11 ne vous faut seulement prononcer
Qu'un doux ouy du coeur et de la bouche.


CHANSON.


Un doux trait de vos yeux, ô ma flere deesse!
Beaux yeux, mon seul confort,
Peut me remettre en vie et m'oster la tristesse
Qui me tient' la mort.
Tournez ces clairs soleils, et par leur vive ftame
Retardez mon trespas :
Un regard me sumt : le voulez-vous, madame!
Non, vous ne voulez pas.

Un mot de vostre bouche à mon dam trop aimable,
liais qu'il soit sans courroux,
l'eut changer le destin d'un amant Miserable,
Qui n'adore que vous.
U ne faut qu'on ouy, meslé d'un doux sou-rire
Plein d'amoul's et d'appas:
lion Dieu! que de longueurs, le voulez-vous point dire!
Non, vous ne voulez pas.

Roche sourde à mes cris, de glaçons tonte ptainfl,
Ame sans amitié,
Quand j'esto} moins brûlant, tu m'estois plus humaine
Et plus prompte. pitié
Ces50DS dnne de l'aimer, pl, pour n01l5 PlI distraire,
Tournons ailleurs nOI pas.